François Puyplat – Un site utilisant WordPress

Les séries

Tous les jours

Le contexte, c’est Cartier-Bresson, Robert Frank, Brassaï…

Le triX, le centième de seconde. « L’instant décisif » et le « zone system ».

Le maniement d’un merveilleux jouet tout neuf.

En Bretagne et ailleurs

En 1975, ma vie change. Je découvre la Bretagne. Le projet Plogoff vient d’être abandonné. Les « Rencontres photographiques de Lorient » commencent. La quarantaine et le sérieux de l’existence. Le bilan de cinq années d’enseignement. Ne parler que de la photographie, mais sans l’isoler du contexte.

Houles

1980 à 1990. 25 tirages noir et blanc argentiques, 40x50cm.

Banquises

Mer solidifiée. Temps immobile. Le brise-glace, comme un gros appareil photo. Bien à l’abri dans sa chaleur et son odeur, j’enregistre quelques fragments de ce paysage peu pittoresque, mais très métaphorique.

Un petit monde de siècles

Pénates

Un soir, chez des amis en instance de divorce, je me suis demandé chez lequel des deux iraient les meubles et objets présents. A l’époque je me posais beaucoup de questions sur la manière dont on regarde une photo. La combinaison du choc émotionnel et de l’analyse des informations. J’ai demandé à l’habitant du lieu d’écrire l’histoire de ses objets. Jusqu’alors, j’avais considéré l’écriture comme une ennemie de l’image, parce qu’elle conditionne la vision et apporte une illusion de sérieux, même à ceux qui ne connaissent pas la langue ou qui ne savent pas lire.

Sous terre

Cardis

Le territoire des rituels intimes. les étrangers n’y entrent pas comme ça.

Heureusement j’avais mon appareil; et mon rituel à moi.

Mais la raison pour laquelle j’étais entré prendre la photo, son sujet, n’est pas visible.

Oisiveté balises

Je ne vais pas quelque part, pour gagner ma vie ou acheter quelque chose. J’emporte deux outils, un appareil photo et un dictaphone pour guetter les sensations, les émotions, les papillons, les paysages, les éclairages, les ombres mystérieuses, le déroulement, la fin. Les idées métaphysiques et évocations poétiques. Entretien du regard comme les gammes quotidiennes d’un pianiste. Espoir de satori. Le sentier est aussi un professeur de yoga: équilibres, rythmes, respirations. Endorphine contre la vie quotidienne et ses problèmes.

Maison inquiète

Jouer avec l’idée de maison maléfique. Encore des choses masquées. La vie ne serait-elle qu’ une devinette?

Chamanerie

A partir du moment où je regarde d’une façon chamanique, tout devient chamanique. Il y aura toujours cette certitude: je ne vois pas tout. Ces photos ne sont pas ce qu’elles représentent.

Retritout

« Un objet devient lui-même, c’est-à-dire porteur d’une valeur, dans la mesure où il participe à un symbole… Si on ne maitrise pas les esprits, on finit par être possédé par eux ». (Mircea Eliade).

François Puyplat ne destinait pas son regard à la photographie.
Diplômé des Arts Déco en 1963, il exerce son œil dans la décoration et l’architecture d’intérieur.
C’est en Algérie qu’il achète son premier appareil de prise de vues, un Rolleiflex.
Au retour, c’est plutôt sur des objets inanimés qu’il braque son objectif : bâtiments, objets, natures mortes. Ces images intéressent des designers.
L’après-68 est un bouleversement pour la culture. L’art fait aussi sa révolution. La photographie fait son entrée aux Arts Déco et c’est François Puyplat qui est sollicité pour l’enseigner à partir de 1970.
Il s’interroge sur ce qu’il doit enseigner. Car la pratique est pour François Puyplat indissociable d’une réflexion. Il est à la fois un praticien et un théoricien, pour ne pas dire un philosophe, de cet « art photographique » basé sur une technique, sur une science, mais qui doit s’en affranchir par l’émotion, les sensations.
Car pour lui, des cinq sens, le plus important est la vue, l’ambassadeur de tous les autres. Toute construction personnelle et sociale vient par les yeux, toute culture vient par des images, réelles ou mentales. Le champ visuel est un trésor, un viseur naturel, dont il ne cesse d’analyser la différence d’avec sa captation par l’appareil photographique, et préconise le retour à « l’art rétinien ».
Quarante-cinq années de pratique de l’argentique, de l’instant décisif, des différences entre la vision du photographe et celle de l’appareil, entre le monde extérieur et le monde intérieur de celui qui regarde. Ce regard qui capte l’ imprévu, parfois invisible à son auteur lui-même au moment du déclenchement. Instants de vie où le réel devient image, la première qui ne soit pas faite de la main de l’homme mais issue d’une machine, qui « piège » les photons du modèle dans une boite étanche à toute autre intervention, un capteur d’énergie que le photographe ne peut que diriger et programmer.
Cependant ce travail exige de la part du photographe une implication physique et émotionnelle, tenant de la chasse, de l’amour, du jeu, du pouvoir. Mais avec les mêmes exigences esthétiques que celles de l’artiste traditionnel dans son atelier.
Depuis une vingtaine d’années, François Puyplat a adopté le numérique. Il est au cœur de ses promenades quotidiennes, avec cet apaisement dû à la possibilité de prendre son temps, de regarder pour le plaisir, enjeu différent, couleurs, immersion toujours…
Cécile Petit-Vallaud